... N'oublie pas de Vivre ...

Saturday, May 16, 2009

Mes debuts de profs

Here I am, an English Teacher!

All due respect to my previous English Teacher, with whom I have shared an uncommun and respective hatred throughout my student life, I like the job! Well it's a bit soon to say that, but at least I am excited about doing it, and I have great desire to make the necessary efforts to become good!

I teach in the small provincial town of Ratchaburi where I am meant to become famous on short notice, for one very good reason: Jospeh (the other English teacher) and I are the only farangs (westerners) in town... hard to walk around unnoticed! haha :oD The town is perfect size for what I am looking for: calm ,cheap (amazingly cheap: I can live on 2-3 euros a day, and still enjoy great BBQ fish every night!), and with true people. It's interesting to see the respect these people show us, as teachers are so high in the thai society! I guess it gives us even greater responsibility to do a good job!

Wednesday, May 13, 2009

Nouvelle

Il avait l'intention de donner des nouvelles à sa famille et à ses potes depuis longtemps. Mais le silence durait pour eux depuis au moins un mois et demi. Plusieurs fois il s'était assis devant son ordinateur portable, ou devant un autre. Pourtant c'était toujours le même problème: il n'arrivait pas raconter sa vie, non pas que celle-ci fût ininteressante, bien au contraire, mais il doutait de la capacité de ses lecteurs à la comprendre. Comment le pourraient-ils en effet, si loin, alors qure lui même avait tant de mal à apprécier sa propre existence dans toute sa subtile splendeur, dans sa multitude de détails, tantôt surprenants, tantôt évidents? Il crevait d'envie de partager tout ça, mais il ne savait pas comment, ni si cela était possible. Alors quand la page restait blanche, inlassablement, il repensait au sage homme qu'il avait rencontré sur une plage: "transition and change requires a periode of isolation", lui avait-il alors prophétisé...

Une chose est pourtant très claire dans sa tête; un constat d'une évidence et d'une simplicité si déconcertante qu'il se demande s'il est même nécessaire de l'évoquer et d'insister dessus: La vie est Belle. C'est con; et pourtant c'est le début de toute chose. Cette phrase "la vie est belle" n'a pas d'autre formulation possible, elle est une vérité qui se suffit à elle même, se passe de tout autre détail, et toute tentative de la 'styliser' ou de disserter dessus est vaine, et fait disparaître la simplicité qui lui confère tout son sens. La vie est Belle donc, et il n'ira pas plus loin.
Y'a t-il un moyen d'ailleur de partager ce que l'on entend par cette injonction? Si l'on accepte que chacun vit sa vie en suivant sa voie propre et selon ses propres critères, pourquoi s'éverturait'il à ce vain exercice qui consiste à convaincre son auditoire que SA vie est belle?...

Certes, il pourrait évoquer l'intérêt grandissant qu'il a pour son nouveau métier de prof d'anglais international, la curiosité et l'excitation qui, à la fois, le nourrissent et lui servent à canaliser l'énergie que lui procure son nouveau mode de vie. L'éternel râleur de ses classes d'anglais, élu "sale caractère" de sa famille de fortes têtes, il allait maintenant devoir trouver sa manière non seulement d'enseigner une langue étrangère, mais de créer un outils de communication entre deux cultures, qui s'ignorent et qui n'ont pas de moyen de se comprendre... Pour le moment! Persuadé que son nouveau métier ne réside pas seulement dans la transmission de compétences académiques, il lui arrive pourtant souvent de se sentir bien seul, surtout à la veille de sa rentrée, quant à la manière de s'y prendre pour devenir un Great Teacher: celui dont on se rappelle des années plus tard parcequ'il nous avait donné des clés pour comprendre ce qu'il se passe aujourd'hui! L'objectif est certes lointain et idéal, mais quand on navigue avec les étoiles, on est sur de ne pas se tromper. C'est à ça qu'il pense à la veille de sa rentrée des classes, de l'autre coté du bureau cette fois, à la place de celui qu'on redoute quand on est élève, qu'on teste pour savoir s'il cherche à être craint, mérite d'être méprisé, ou à qui l'on accorde la rare clémence d'un "il est cool le nouvau prof!". Il pense aussi que son objectif pour les 4 mois de son contrat, c'est de pas dégouter les élèves de l'anglais, et au contraire de leur donner envie d'apprendre. Il en a eu un paquet de sales profs, quand il était jeune, qui lui ont fait passer le goût, à lui et à ses camarades, de s'intéresser à certaines matières, surtout les langues. Maintenant il regrette, et il sait qu'il a eu tort de se fermer à cause de l'incompétence pédagogique d'un prof imbécile. Mais c'est le boulot d'un prof de savoir que les enfants ne sont pas forcément rationnels dans leurs décisions, et de s'adapter à eux. C'est ça qui le motive et lui donne envie d'être bon: il va devoir s'adapter à des enfants d'une autre culture pour réussir à éveiller ou à entretenir leur curiosité et leur intérêt d'apprendre. Sans ça ils n'apprendront rien; il le sait car il se rappelle de ses longues années passées sur une chaise à écouter des profs, des centaines d'heures passées à écouter des centaines de profs qui se sont succédés... et si peu qui méritent qu'on se souvienne d'eux... A partir de demain donc il va aller à la rencontre des quelques 700 élèves qu'il a sous sa responsabilités, 700 lycéennes, toutes des filles; pas un garçon. 700 lycéennes pour un seul prof d'anglais sous la responsabilité d'une bonne soeur: il se dit que ça ferai un bon titre de film à la con et que l'expérience mérite d'être tentée!

Sa vie est belle, car il a une raison de travailler, et il en a envie. Sa vie est belle car il sait qu'il a eu raison de prendre deux ans pour en arriver là. Sa vie est belle car il a des raisons de faire ce qu'il fait, et qu'au delà de ses raisons il y a bien plus encore...

Certes, il pourrait aussi essayer de raconter l'explosion affective qu'a prise sa vie. Il pourrait aussi essayer d'expliquer pourquoi ça lui a pris des heures à écrire cette phrase sans en être satisfait. Le fait est que même s'il ne sait trouver les mots justes pour en parler, parcequ'il a encore bien du mal à prendre conscience de l'ampleur de cette nouvelle dimension, sa vie a pris une nouvelle tournure affective et spirituelle. Il ne sait pas trop ce qui a changé en lui, ni pourquoi, ni comment. Il ne sait pas trop non plus si il a décidé ce changement, où si celui-ci s'est imposé à lui comme les années passent. Il sait que c'est venu en voyageant l'an dernier et que c'est pour ça qu'il devait repartir de France, malgré tous les challenges et les peines que cela impliquait. Il sait aussi que contrairement aux saisons qui passent, tous ses amis ne sont pas affectés, que cela l'isole de ce et ceux qui lui sont le plus cher, et aussi que cette isolation est nécessaire. Il se rappelle de la crainte immédiate qu'avait suscitée chez lui la notion de détachement à laquelle les monks bouddhistes qu'il a rencontré à McLeod Ganj en Inde, accordent tant d'importance: pourquoi chercher à se détacher de ceux qu'on aime et qui nous donne l'envie d'être bon? Est-ce nécessaire et souhaitable? Comment s'engager dans une voie si rien n'a d'importance? Les heures passées à réfléchir à ce problème ne lui ont pas apporté le début d'une réponse, et encore moins le réconfort d'une certitude; mais pourtant c'est la voie qu'il a prise; l'a-t-il choisie? Peu importe. Le fait est que tout dans sa vie aujourd'hui lui confirme qu'il n'y a nul autre endroit où il devrait être, nulle autre chose qu'il devrait faire, nulle autre voie sur laquelle marcher; et que ce sentiment l'accompagne depuis qu'il a décidé de voyager en laissant derrière lui toutes ces certitudes: oublie tout ce que tu as appris... Les choses ne peuvent être autrement que ce qu'elles sont... A cet instant précis, il a tort de chercher des raisons à son état actuel, il a tort de vouloir expliquer et partager ce qui l'a mené là où il est aujourd'hui. Il est tiraillé entre le besoin de partger avec ses amis ce qu'il vit, et la certitude de ne pas pouvoir trouver les mots qu'ils comprendront.
Comment pourrait-il parler de sa réconciliation avec lui même et avec son malaise de vivre dans la société auto-proclamée 'développée' quand il a compris, en parlant avec son ami John, que cela était dû à la manière d'apprendre, et à la manière dont on veut nous faire apprendre? Que cela soit clair à d'autres, peu importe. Il a réalisé que l'on pouvait placer sur une échelle le rapport que chacun a à l'expérience, au vécu, la manière que chacun a d'apprendre de ses expériences selon qu'on a décidé de s'y préparer ou non. Il a réalisé qu'il était plus sensible à ce qui lui arrivait quand il ne s'y était pas préparé, et que cela lui apportait plus parceque son esprit était ainsi plus ouvert, sans apriori, et sans expectations. C'est justement là que son ancienne vie le dérangeait: bien qu'inconscient et non formulé, il ressentait clairement un malaise profond à passer son temps à se préparer et à anticiper ce qui allait lui arriver; ou plutôt les problèmes qu'on lui répétait sans cesse qu'il allait rencontrer. Mais à se conditionner ainsi, on écrit son propre futur, et les problèmes que l'on passe son temps à anticiper finissent par arriver, justifiant ainsi que l'on s'y soit préparer, sans pourtant valider la manière dont on s'y est préparer. On écrit à l'avance ce que notre vie va être en ne laissant aucune place à l'imprévu, à une autre manière de faire de s'imposer, au changement de prendre place. On sclérose un futur intrinsèquement non défini et le pire fini par arriver. Se préparer revient, à l'extrême, à vivre une existence sans surprise et dans la frustration que, malgré tous nos efforts, le sort s'acharne à ne pas faire pousser les fruits que l'on voulait voir grandir... au risque de ne pas gouter aux petits délices qui parsèment le chemin de celui qui prend le temps de fouiller les bas cotés, sans but sinon de se faire surprendre. C'est aussi le risque de ne pas être prêt face à l'imprévu, par manque de flexibilité. Il y certes des raisons de se préparer au pire, la démarche est difficiliment critiquable; mais ne crée-t-on pas les conditions de ce pire à trop y penser? Quelle différence y aurait-il si on passait plus de temps à rêver au meilleur qui puisse arriver? Aurait-il plus de chance d'arriver? Ô FOU lui crierait-on s'il osait exprimer à haute voix ses idées encore hérétiques au XXIeme siécle! Mais il l'assume maintenant, et il affirme qu'à se forcer à penser de manière positive, à rêver d'un monde meilleur plutôt qu'à craindre le futur qu'on se créer, le monde va changer, en bien.Voilà ce qu'il a compris de ses frustrations et incompréhensions passées. Voilà ce qu'il a appris en voyageant, en rencontrant des gens du monde entier qui ont décidé de prendre leur vie en main et de vivre heureux. On lui rétorquera aisément qu'à l'autre extrême se trouve la folie de celui qui, sans plan ni objectif, met sa vie en danger en fonçant tête baissée dans toutes les expériences qui se présentent à lui. Certes, et on aura bien raison. Mais il ne pense pas que l'un ou l'autre ait raison ou tort: il constate juste que nous sommes chacun à un point différent entre ces deux extrêmes (la folie expérimentale et la sclérose préparatoire), et que ça aide de savoir où l'on se trouve par rapport à l'environnement dans lequel on évolue: pour se sentir mieux, plus en adéquation avec sa vie et ses projets, pour apprendre plus de ce que la vie nous offre.
C'est ainsi qu'il a découvert tout ce qu'il n'aurait pas pu soupçonner, tout ce dont on ne lui avait jamais parlé, à quoi on ne l'avais jamais préparé, et qui fait pourtant que sa vie lui semble bien plus riche et plus complète qu'auparavent, qu'elle a enfin un sens. C'est en se laissant aller à des état méditatifs profonds sans savoir ce qu'il allait y trouver qu'il a découvert la possibilité du calme de l'esprit et les perspectives que cela ouvrait en terme de connaissance et de contrôle de soi. C'est en admettant que les reikistes n'étaient pas forcément tous fous qu'il a découvert que l'on pouvait partager des énergies d'un corps à l'autre sans nécessairement se toucher. Et c'est en en faisant l'expérience qu'il a pris conscience d'une autre dimension de la vie qu'il n'avait encore jamais soupçonner, et dont il avait pendant longtemps critiqué l'existence, se mettant ainsi en accord avec la bonne pensée de son monde. La phase d'ouverture commencée l'an dernier pendant son voyage prend aujourd'hui tout son sens parcequ'il a trouvé un environnement et un quotidien qui lui permettent de pratiquer et de s'ouvrir à toutes ces énergies. Ces énergies, certains l'appelent Dieu, l'Amour, la Vérité Universelle, la Magie, ou encore la Force. On a tous un rapport intime avec cet aspect mystique de la vie qui est aussi vieux que l'humanité, et qu'il appelle arbitrairement énergie; et on a tous notre manière propre de lui donner un nom. Nous avons tous un être lucide qui nous permet de l'apprécier. Il en est persuadé, et enfin il se fout que d'autres ne le comprennent pas et le prennent pou un fou.
Quand il a décidé d'arrêter de boire de l'alcool parceque cela rendait floue sa relation avec ces énergies, quand il ferme les yeux pour danser sous la pluie et qu'il découvre des états de transes d'une lucidités jusqu'alors inconnue, il se fout du reste et des "qu'en dira-t-on?" Il ressent dans son ventre le feu que nourrit la musique et il laisse son corps flotter et être balloté comme une vague. Il sait que personne ne peut ressentir ce qu'il vit à ce moment là, quand il danse avec un bâton enflammé. Alors il ne tient plus compte du regard des autres. Il ferme les yeux et ne fait plus qu'un avec lui même; ou du moins il découvre et il apprend. La danse est un état magique où l'on accepte de perdre le contrôle de soi pour se livrer aux éléments et aux énergies en nous et autour de nous. Pour la première fois de sa vie, il n'a plus besoin de boire pour s'ennivrer et pour danser; et il se sent bien, bien mieux.

Ses mêmes énergies, il les retrouve quand il laisse son corps flotter au grè des vagues, dans un état total d'abandon, quand il se prive d'air pour écouter le bruit du sable sous l'eau. Quand il court tous les jours ou fait son yoga, et sait que cela affine la sensibilité de son corps et augmente sa capacité à se confronter à de nouvelles expériences et découvertes. Quand en étant ainsi lui même il crée des relations plus facilement et plus sincèrement. Il ne le sait pas encore mais c'est ainsi qu'il va vivre sa vie:"puisqu'on ne peut être universel et savoir tout ce qu'on peut savoir sur tout, il faut savoir un peu de tout. Car il est bien pplus beau de savoir quelquechose de tout, que de savoir tout d'une chose; cette universalité est la plus belle." Quand il s'est rendu compte que Pascal était d'accord avec lui ça l'a rassuré...

Il a rencontré une femme aussi, et cela l'aide surement beaucoup. Elle est à la fois une source d'inspiration et une camarade avec qui il découvre et approfondi ce qui lui semble important. Il pourrait écrire des pages sur elle. Elle est arrivée juste à temps pour détourner son attention de la gifle qu'il allait se prendre par la dernière femme qu'il avait aimé: au même moment où celle qui l'avait préparé à partir le coupe de sa vie, il rencontre celle qui le lancera peut-être dans sa nouvelle existence...

... Il ne croit plus aux coïncidences... et il profite a fond des opportunites qui s'offrent a lui.