... N'oublie pas de Vivre ...

Friday, April 3, 2009

Living the Simple Life, Koh Phayam

Le bonheur effectif parait toujours assez sordide en comparaison des larges compensations que l'on trouve à la misère. Et il va de soi que la stabilité, en tant que spectacle, n'arrive pas à la cheville de l'instabilité. Et le fait d'être satisfait n'a rien du charme magique d'une bonne lutte contre le malheur, rien du combat pittoresque contre la tentation, ou d'une défaite fatale sous les coups de la passion ou du doute. Le bonheur n'est jamais grandiose."
Aldous Huxley, Le Meilleur des Mondes.

Voilà, en guise d'introduction pourquoi il est si difficile d'écrire sur la simplicité de la succession d'instants passés sur Koh Phayam; ni pourquoi elle est si belle! Pourtant tout le monde s'accorde à dire que cet endroit est magique, et je suis sûr que ni Flo, ni le Nazmon, ni le Flan n'oseront s'aventurer sur un avis différent!
J'écrivais au mois d'Août dernier, après avoir découvert l'île pour la première fois, qu'elle n'était pas encore une prostituée de Babylone, mais plus un paradis sauvage. Elle se situe entre les deux: les humains ont commencé à la coloniser il y a peu, et elle fait aujourd'hui office de Lieux International de Paix où les thaïs et les back-packers se rencontrent dans la simplicité du mode de vie. Ici les Hippy sont Thaïs pour la plupart et ont fuit le travail des usines pour construire leur maison et ouvrir un bar et quelques bungalows, jouer au fléchettes avec les farangs (les étrangers) en écoutant Bob Marley, quand ce n'est pas Job 2 Do, son alter-égo thaï, qui rythme les circonvolutions enflammées d'un baton qui m'entraine dans sa danse.



Bref, il n'y pas de raisons partiiculière à la beauté de ce lieu. Et loin des raisons, et de la Raison, qui nous permettent habituellement de juger, c'est nu que je me retrouve avec moi même. Nu, seul, et sans rien à faire. Et n'avoir rien à faire, ça me permet de me concentrer sur l'essentiel, sur "petites choses" dont on oublie malheureusement l'existence quand celle-ci gravite autour d'enjeux complexes auxquels on ne comprend de toute façon pas grand chose et sur lesquels on a aucun contrôle. Les choses simples qui font Tout...

Plisser les yeux sous l'effet d'un soleil éblouissant;
Se brûler les pieds sur le sable chaud;
Ecouter le feu tantôt crépiter tantôt siffler et chanter en dansant avec lui;
Le laisser me brûler pour mieux l'apprivoiser;
Flotter allègrement dans l'eau à 30°, pareil à un bout de bois inerte et abandonné à la force des vagues;
Ecouter le bruit du sable sous l'eau;
Regarder une vague déferler droit dans les yeux;
Nager nu dans la phosphorescence une nuit de nouvelle Lune, entre deux voies lactées;
Etre tiraillé d'un coté par la gravité, de l'autre par la pousée d'Archimède;
S'allonger sous la pluie pour me rafraîchir,
et Sentir chaque goutte me nettoyer d'une pensée futile;
Se couper la plante des pieds et les genoux en traquant les poissons et les crabes;
Jouer avec les chiens sur la plages après qu'ils aient volé mon t-shirt et mes tongs;
Méditer assis, debout, dans l'eau, seul, ou dans une fête;
Détendre mon corps à point tel que je puisse sentir les moustiques me piquer sans avoir à réagir;
Ecouter de la musique et fumer un joint;
Méditer;
Danser;
Danser;
Danser;
Qu'est ce que c'est bon de danser pour laisser s'exprimer les éléments du corps...


La Vérité, s'il y en a une (enfin que chacun l'appelle comme il veut), se retrouve toujours dans la simplicité la plus nue (ce qui fait effectivement de Koh Phayam un endroit privilégié de communion avec l'Etre Lucide). Comme la beauté, qui en est l'expression la plus élémentaire, elle n'a nul besoin d'artifices. Au contraire, elle n'est jamais plus sincère, et par conséquent évidente, elle n'est jamais plus complice que dans ces moments de simple ouverture à l'autre et à soi même.
Un sourire inconnu et ridés par le soleil en plein visage;
Un inconnu forcément sympas que l'on prend au bord de la route;
Une bière partagée dans le silence d'un coucher de soleil époustouflant;
Un joint bavard les cheveux au vent humide d'un orage tropical, à l'abris d'un bungalow en bamboo;
Une explosion de joie commune quand on prend conscience de la beauté de tout ça;
Une Danse avec le Feu sur un air de Didjelirium: "...Are you ready for the soldiers of Positivity..."

Un poème, sinon écrit, au moins une rime pensée.




Bref, bref, Bref. Arrêtons là ces folies qui risque d'inquiéter mon Papa et ma Maman, qui pourraient éventuellement avoir envie me faire rapatrier pour santé mentale...

Trêve de plaisanterie donc, maintenant Damien on arrête les conneries et on retourne au boulot! Demain c'est le dernier week-end de 2 ans de vacances! Putain ça se fête!
Je suis actuellement à Phang Nga chez ma pote Pern, et je bouge demain à Phuket où je commence ma formation de prof d'Anglais lundi. Que ceux qui s'inquiètent pour moi se rassure: voilà l'hotel où je suis logé pour les trois prochaines semaines: Hotel du snakes ! Ca devrait bien se passer! Enfin ça met un peu la pression quand même et je vais peut-être allé m'achter un pantalon et une chemise de plus histoire de pas passer pour un manouche...



Pour résumer je profite de la vie de la meilleur manière qui soit: je développe mes sensibilités, ma conscience, je joue, je réfléchi, j' écrit... Je n'oublie pas de vivre, tout va bien! Je me sens bien.

Malgré toutes les belles choses que je vis, mes réflexions et la voie sur laquelle je marche délibérément ne sont pas les plus simples, et je sais que je vais bientôt être confronté à des expériences douloureuses. Pourtant, comme celle de quitter tous mes amis pour venir ici, ces expériences sont importantes et porteuses de leçons qu'il n'est pas possible d'apprendre autrement... A défaut de comprendre, j'espère que vous me pardonnez...

Je laisse à Shakespear le soin délicat de conclure cette dernière idée:
" Si après toute tempête, il advient de tels calmes, alors, que les vents soufflent jusqu'à ce qu'ils aient réveillé la mort!"
Shakespear, Othello