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Tuesday, August 4, 2009

A mesure que [la sagesse et] la philosophie font des progres, la sottise redouble ses efforts pour etablir l'empire des prejuges.

"De l'insignifiance du monde et le formatage des esprits.

Si l’école démocratique a bien fait monter le niveau scolaire, les médias ont su faire baisser le niveau d’analyse critique. La marchandisation du monde constitue la base structurelle de l’ensemble . On se trouve donc face à une montée de l’insignifiance du monde de par un triple formatage des esprits : D’abord celui des médias "libres" en Occident et celui des religions ailleurs. Pas tous les médias évidemment. Et les religions sont aussi subdivisées. Mais la tendance lourde est là. Et ce formatage se cache derrière le pluralisme. Nous avons le sentiment de choisir notre divertissement. Ce divertissement a très souvent pour trame principale la fuite des questions cruciales aujourd’hui posées à l’humanité. Ensuite celui de la séduction marchande et de ses frustrations chez les déshérités. Ici, il faut pointer l’envers de la médaille marchande qui se trouve dans la sphère productive. Il y a une combinaison du travail du négatif. A côté de la fatigue montante dû à l’intensification généralisée du travail aux fins de rentabilité du capital, y compris dans les secteurs non marchands, il faut noter, non pour le stigmatiser, "l’embourgeoisement" relatif d’une partie du peuple-classe. Une de ses formes apparaît avec le plaisir avéré pour l’installation dans le confort. Et cela n’affecte pas que la couche supérieure financièrement aisée du peuple-classe. On ne saurait pour comprendre le consentement au césarisme démocratique en cours porter uniquement le regard vers la petite-bourgeoisie indépendante (professions libérales aisées) et la petite-bourgeoisie salariée (les échelons de commandement supérieur du privé et du public) qui n’ont pas encore subi les effets de la crise, ni même leurs enfants (5). Au sein du bloc d’en-bas (les prolétaires à moins de 3000 euros par mois) cette disposition inscrite dans la chair comme habitus travaille à une relative passivité et à la désorientation.
La montée de l’insignifiance du monde mène aussi bien au vote Sarkozy qu’à l’abstention, en tout cas au désintérêt de la chose publique. Car il n’y a pas que la montée du religieux, notamment intégriste, à pointer du doigt en ce début de siècle. L’obscurantisme se généralise sur tous les fronts. Les cerveaux se ramollissent. Ils gardent leur efficacité pour l’intelligence technicienne, pour la rationalité instrumentale, celle qui vient qualifier la force de travail , celle qui ensuite vient confirmer la qualification comme compétence. Mais, comme citoyen, le désert de la pensée progresse sur deux fronts. Les esprits sont de plus en plus coincés entre l’intensification du travail (pour ceux et celles qui travaillent) et l’abrutissement médiatique délivré aussi bien pour le repos du "guerrier économique" que pour le chômeur oisif. A cela s’ajoute le journalisme à sensations qui déploie "le poids des mots et le choc des photos" . La censure existe toujours mais ce n’est pas elle qui formate les esprits à l’acceptation du monde tel qu’il va.
Jamais les raisons de se révolter n'ont été aussi fortes , jamais les pesanteurs confortables du repli familial et du divertissement médiatique n'ont été plus puissantes. La capacité d’endormissement des consciences par les grands appareils d’influences médiatiques est surprenante. Ils disposent il est vrai de gros budgets, d’experts en techniques de propagande et de désinformation.
L’idéologie médiatique fonctionne à flux tendu sur les deux registres les plus perturbateurs pour l’individu : d’une part la monstration de ce qui est beau et séduisant - stars ou objets marchands - assimilé à ce que possèdent les riches et qui suscite l’envie des déshérités et d’autre part la monstration de ce qui est laid, puant, terrorisant et qui insécurise le peuple tout comme les riches . L’esprit du "chacun pour soi" se marie bien avec l’esprit de consommation marchande lié au besoin de confort généralisé. Comme l’esprit de "lutte des places" s’intègre à merveille à l’esprit de la concurrence généralisée du crédo du libéralisme économique. Un tel ensemble génère au mieux un souci de conservation de son pré carré et une demande politique sécuritaire."

Christian DELARUE
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/sarkozysme-deconstruire-le-59756

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