... N'oublie pas de Vivre ...

Thursday, October 22, 2009

Baan Nam Chaa, Koh Phayam

Here is the Tea House Flo and I are going to be taking care of this year: Baan Nam Cha (literally Tea House in Thai) , Koh Phayam, Ranong, Thailand!

haha, la maison! :o)


















Wednesday, September 16, 2009

Happy hexa-mensuversaire!

« Astonishment is the reaction of the body to the ineffectiveness of its descriptive machinery »

[Terence McKenna]

Si j’avais été en Thailande deux fois plus longtemps je fêterais mon premier anniversaire ici ; alors comment dit-on pour l’occasion: hexagomensuversaire ? Hé oui, ça fait aujourd’hui 6 mois que je suis en Thaïlande, je ne vois pas le temps passer !

J’espère que vos vies respectives se passent aussi bien que la mienne, que nos horizons si différents sont tout aussi fertiles, et que l’envie et la curiosité vous mènent tranquillement vers vos rêves et ambitions personnels. Parcequ’au-delà de l’Histoire dont on comptera les faits dans les livres futurs c’est à nous d’écrire nos histoires, celles que l’on se racontera avant de mourir mais dont personne ne se rappellera.

En ce qui me concerne, mon expérience de prof fut vraiment passionnante, et je n’ai pas encore quitté l’école que déjà l’envie me vient d’y retourner. Septembre c’est la rentrée en France, et la fin de l’école en Thaïlande ; fin du premier semestre et première grandes vacances ! Après seulement cinq mois, j’ai l’impression que le travail se met en place, que les rapports avec les gamines est passé d’une longue phase d’observation-découverte-test-compréhension à une phase d’échange ; en tout cas avec une partie d’entre elles. Il ne me reste plus que quelques semaines à l’école et je me dis que ce serait vraiment intéressant et enrichissant de continuer. Pitain, passer tant d’années à en avoir ras le bol de l’école pout y retourner aussi vite ! Et aimer ça ! Si les images et les rituels d’une école thaï sont très différents de celles et ceux que mon enfance en France m’a laissés en mémoire, beaucoup de détails me font revivre mes propres expériences passées, avec une nouvelle perspective : les sourires dans la cour de récréation, les éclats rires, les jeux qui s’improvisent dans un coin ou devant une cage de foot, les secrets qui s’échangent et les drames à gérer lorsqu’ils sont interceptés, les cris qui exultent le temps d’une récréation l’immense joie d’être libéré des quatre murs, et ces quatre murs qu’il va falloir affronter en même temps que le prof en attendant la prochaine récréation… J’ai observé les mêmes expressions dans toutes les écoles que j’ai fréquenté : en France, aux s’tasunis, dans un orphelinat cambodgien, dans une université chinoise, dans les écoles thaïs, privées ou publiques. C’est marrant quand même que quand on est d’jeunes, on a tout le temps envie de se marrer, et on a tant d’énergie à dépenser. C’est un super environnement pour passer ses journées. Autant le boulot semble parfois ingrat, et c’est le cas (être responsable de la fin de la récréation et des devoirs en plus des heures passées à travailler… c’est horrible !), autant être au milieu de tant de vies ça donne envie de vivre aussi.

De plus je découvre et me rend compte de l’importance qu’à l’éducation dans la société, comment elle défini la vision du monde, le monde lui-même, et les mondes qui potentiellement en accoucheront. Quel domaine sinon l’éducation peut faire émerger des changements dans la population et faire évoluer le paradigme dans lequel nous nous inscrivons? Et pourtant elle n’est souvent pas respectée pour les services qu’elle peut rendre et partout elle est instrumentalisée. Le système éducatif thaï est nul disons le franchement. Il a les mêmes tares que le système français que j’ai passé tant d’années étudiantes à critiquer parfois bêtement je reconnais (l’abrutissement dans des détails et le manque de connaissances transversales qui permettent la compréhension en plus du savoir, apprendre dans le but principal de pas planter le test), sans en avoir aucune des qualités que je découvre a postériori aujourd’hui (réflexions personnelles recherchées, mise en forme et expression d’idées personnelles, esprit critique). Participer à une réflexion sur l’enseignement, c’est en quelque sorte adopter un autre regard sur où notre société veut aller, sur ce qu’on fait de nous êtres humains (capital humain), et les rôles auxquels on se prépare. Bien entendu je ne suis toujours pas d’accord avec tout ça : plus je réfléchi à ce que nous créons comme système social mondial, moins je suis d’accord et moins j’ai envie d’y participer. L’enseignement tel qu’il est fait aujourd’hui n’a d’autre but que de crée des techniciens spécialisés incapables de comprendre le système qu’ils auront pourtant le devoir d’entretenir : nous ne créons rien d’autre que des justifications à ce que nous avons fait, alors que nous devrions comprendre ce qui l’a amené à être, et ce vers quoi il doit évoluer. Bien sûr ce que je dis ne doit pas être généralisé à tout l’enseignement, mais si la compréhension des rouages de notre société est réservée à une minorité-élite, alors c’est que la société va mal. Il me semble que c’est marcher à l’envers, et qu’un système qui créerait sa propre force de remise en cause serait plus progressiste et moins enclin à la corruption. Mais pour cela peut-être faudrait-il commencer par envisager la connaissance, non plus comme une masse statique et empirique, mais comme la capacité à appréhender l’émergence. Plutôt que de transmettre nos certitudes d’une génération à l’autre il nous faudrait alors être plus ouvert aux nouvelles informations et idées, même si (surtout devrais-je dire) si elles mettent en danger nos croyances actuelles et notre identité. Ainsi la Crise ne serait plus le seul moyen d’effectuer de grands changements puisque les petites adaptations se feraient plus graduellement. Enfin c’est bien beau tout, ça fait utopiste à deux balles, et ça ne nous dit pas comment réparer le grand merdier qu’on a crée. Certes. Laissez moi le temps d’y réfléchir je vais y arriver et je vous tiens au jus ; en attendant si vous avez des pistes je serai heureux de la partager avec vous. Pour le moment je vis avec l’espoir et la conviction que commencer à avancer dans cette direction peut rapidement porter ses fruits.

Etre mêlé à l’enseignement m’aide à mieux comprendre ce qui d’instinct me déplait. C’est très intéressant pour moi. J’aimerai vraiment en discuter avec vous, mais j’ai besoin de grandir encore un peu avant de rentrer ! Si je trouve ma place ici, il m’est encore difficile d’en imaginer une en France où je pourrai autant m’épanouir…

Aujourd’hui dans la tumulte d’un quotidien sédentaire bien chargé des sourires, de sueur, et d’interrogations, où je n’ai naturellement pas le temps de faire tout ce que je souhaite, la route me manque, et il est temps pour moi de remettre les voiles : cap sur une île : Koh Phayam. Vous n’ignorez pas mon rêve d’aubergiste ni les raisons qui m’ont réellement attirées en ces terres si hospitalières. Bref, l’occasion que je suis venu chercher s’est présentée plus rapidement que prévue, et dès le mois prochain je vais aller habiter sur Koh Phayam, une toute petite île de la cote Andaman, à la frontière Birmane, peuplée d’irrésistibles hippys et de touristes à la recherche de calme, de beauté, et de simplicité, ce que Koh Phayam pourra offrir tant que les bungalows bétonnés et l’air conditionnés garderont leurs distances ! L’électricité 24h/24 y est encore un luxe que peu se permettent sur l’île, et par conséquent la vie s’organise très différemment. Le temps y est beaucoup plus lent, la chaleur plus lourde. C’est l’isolation au contact des éléments : le silence du soleil sur le sable chaud qui étouffe le ronronnement des vagues, les bains de vapeur dans la jungle après un orage tropical, les longues discussions silencieuses autour de la petite fumée. Une épreuve pour moi qui ait tant besoin de bouger tout le temps, d’explorer, de sentir défiler les kilomètres. Peut-être une étape de plus vers la sagesse ? Le projet c’est Baan Nam Cha, littéralement : Tea House. Le détail qu’il me faut regarder de près et explorer à fond après avoir passé quelques années à essayer de donner un aspect général à ce monde de fou. Un premier test pour de vrai où je serai mon propre boss avoir clamé si souvent que c’est la seule sorte d’emploi qui me conviendrait. C’est cool, on va être les seuls responsables avec le bon Bayu, fidèle compagnon, donc on va pouvoir faire tourner tout le business à notre sauce voir si nos idées marchent et passent le test grandeur nature ! Haha, je suis tellement excité ! Plus de détails quand on aura posé les premières pierres ! Je pense que je serai sur l’île mi Octobre avec pour objectif de faire le test de vivre en dehors de la grille, de m’insérer dans un autre système de vie pour quelques années, où l’argent n’est rien d’autre qu’un outils invisible, à essayer de remettre la relation humaine et la le développement de la conscience au centre des préoccupations.

Bon voilà pour ce qui est de ma vie « professionnelle ». Ce mot me fait marrer.

Pour ce qui a été de ma vie en Thaïlande ces 6 derniers mois, je n’ai pas eu l’occasion de douter un seul instant du choix que j’ai fait de venir ici.

La fin de deux ans de vacances n’ont pas mis fin à mes explorations, et si le rythme et les moyens sont différents, la et les beauté(s) que j’ai découvertes et continue de découvrir me remplissent toujours d’autant de bonheur. Escapades frivoles sur une plage isolée et sans électricité de Koh Tao (île de la tortue) face au coucher de soleil, les pieds dans l’eau et la tête dans les coraux nez à nez avec un barracuda d’au moins un mètre vingt, grand voilier voguant vers les eaux chaudes et turquoises de Koh Rin (île du singe) au large de Pathaya en compagnie de ma mini communauté internationale de potes de Bangkok (16 personnes, 13 nationalités), rencontre avec des crocodiles et des varans plus grand que moi qui m’ont fait abandonner la baignade en pleine jungle, piscine rafraichissante sur les toits de la méga-cité ou hot-springs dans la jungle de la frontière birmane pourvu que ce soit en compagnie de jolie femmes, et les rizières d’un vert éblouissant de vie à perte de vue que je traverse en moto ou à pied pour le seul plaisir de voir défiler l’horizon et de prolonger la course du soleil à l’ouest… A l’excitante fascination initiale, dont la force agi parfois comme un anesthésiant, se substitue progressivement une calme satisfaction de vivre, non pas dans une carte postale, mais dans une mosaïque cohérente de clichés pris lors de mes rêveries. Les odeurs de fritures, de fruits et de café, les sons mélodieux de la langue thaï et du vent dans les rizières, la lumière qui se couche ici quand elle se lève chez vous, tout cela donne à l’environnement où je vis une mélodie bien différente de celles que j’ai quitté. Une mélodie encore nouvelle qui me plait, m’apaise et me donne la force de danser. Ou peut-être est-ce ma perception de la mélodie de la vie qui a changé, pas la musique elle-même ? Que sais-je ? Quoi qu’il en soit profiter de la vie donne à la vie une saveur exceptionnelle, je suis sûr que chacun de nous s’en rend compte.

Mais combien il est difficile de vivre dans l’instant ! Ma vie a beau avoir atteint un équilibre que je ne lui avais jamais connu, entre l’investissement dans un boulot qui me plait, les sorties, le grand air, les découvertes, les rencontres, le sport, le yoga, bref un équilibre plus que satisfaisant entre les habitudes du quotidien et le besoin de découverte, je ne peux m’empêcher de rêver toujours plus ! Alors que mes réflexions sur le Sens de la Vie me poussent irrémédiablement à m’interroger sur les origines de l’émergence de la conscience et les illusions qui forment la réalité (un sujet au combien passionnant mais que je ne vous imposerai pas…), il me vient des envies et des idées de voyages toujours plus fous. Deux d’entre vous se souviennent je l’espère d’un diner orgiaque (aiguillettes de poulet au paprika, patates sautées, et charlotte aux framboises) où avait été lancée l’idée d’un Paris-Pékin en vélo. Et bien si la route me plait toujours, je pense aujourd’hui la faire dans l’autre sens : rentrer en France en vélo dans quelques années quand il me viendra l’envie de quitter l’Asie. Je ne sais pas où je vivrai alors, mais j’aimerai prendre deux ans pour partir de là bas et rentrer en France en vélo, à pied, en cheval, bref n’importe quel moyen de transport que ne soit pas mécanisé ! Voilà, je ne sais pas quand ça se fera, mais c’est ça l’idée !

En attendant la réalisation de ce projet fou, je vais continuer ma petite vie banale mais extraordinaire. Il me reste beaucoup à découvrir en ces terres chnabres. J’espère que vous aurez l’occasion de venir prendre des vacances ici bientôt : il faut qu’on parle de tout ça ensemble avant que je ne sombre irrémédiablement dans la folie !

Malgré tout vous me manquez tous ! L’intérêt que je porte à l’expérience de vivre sans vous mes amis n’a d’égal que la perplexité dans laquelle me laissent mes réflexions sans votre participation. J’attends impatiemment de vos nouvelles, une lettre, un mot pour me laisser savoir comment vous allez et ce qui se passe dans vos vies. Peut-être sans nous en rendre compte nos pensées voguent-elles poussées par les mêmes vents ?

Sur ce, vous m’excuserez le narcissisme de me citer moi-même en fin de lettre…

« Rien n’oblige le monde à se conformer à nos attentes, et par conséquent, puisque la réalité fait référence à tout, elle fait précisément référence à tout ce qui ne peut être pleinement embrassé par les constructions de notre imagination. Nos certitudes en particuliers sont immanquablement des créatures de notre imagination. Les nations, les sociétés, les idéologies, les cultures ainsi que tous les systèmes et institutions qui les supportent: rien de tout cela n’existe réellement. Notre croyance en ces choses est certes d’une indéniable utilité sociale ; mais la réalité est bien plus que la somme de ces certitudes. Je n’appelle pas au rejet simple et stérile de ces constructions de notre imagination. Elles semblent être des outils utiles, peut-être meme nécessaires, à la pensée humaine. Mais je vous conjure de garder cela en tête : ce ne sont que des outils de la pensée, rien de plus. »

[Damien]

Thursday, August 20, 2009

Et le poete s'adressa a sa Muse

" Ô éternelle sagesse des sommets cristallins
Depuis quand t'élèves tu vers les cieux éthérés?
Ne rejoindras-tu jamais ce soleil malin
Dont tu n'es rien qu'un éblouissant reflet?

Voilà des semaines que je marche dans ton ombre
A la lueur de tes cimes, sous la voie lactée.
N'as tu rien d'autre à m'apprendre que le sombre
Silence de ton linceul étoilé?
Muette inspiration, je fais de toi mon guide,
Fais de moi ton disciple. Parle de l'essence
Du savoir, qui seule guérit de la peur du vide.
Au creux de ton sein j'accepte ma renaissance.
Mais fais vite, ma pauvre vie d'humain est courte:
Quelles sagesses as tu apprises des millénaires?
Quels mystères renferme la mort qui écourte
Les aspirations des plus braves éphémères? "

________

" La vie n'est qu'une étape, elle est l'adolescence
D'un écho dont elle ignore toujours le sens.
Tu comprendras un jour, peut-être à ta mort,
Quand ton esprit sera libéré de ton corps,
Que la vie n'était qu'un prélude à l'existence.

Adorable egoisme fruit d’une illusion
Tu fuis ce qui a été et poursuis tes reves
Oripeaux d’une vie qui craint sa condition
Arrête donc ta course et accepte la trêve.
Tu mourras. Alors, ainsi rendu au néant,
Tu intègreras la danse des éléments.
Toi aussi tu deviendras une montagne,
Une étincelle, un courant d'air, une vague
Une éternité transitoire sans autre foi
Que d'avoir aussi été vivant autrefois."

________

" Ô pudique Raison, me parles-tu de si loin,
Que de ta parole sacrée ne me parvienne
Qu'un chuchotis dont je semble être l'unique témoin?
Ô fatal Obstination, comment faire mienne
Cette fortune: n'y a-t-il nul autre sens
A vivre que celui d'apprendre à disparaître?

J'ai traversé la Terre avec pour récompense
De rencontrer ceux qu'en son sein elle voit naître:
A tous comme à toi j'ai posé cette question.
J'ai abandonné toutes mes certitudes
Et tous mes doutes, pour embrasser la solitude
Dans laquelle m'a plongée tant de contradiction.
Rechercher son Bonheur propre ou celui des autres,
Travailler, survivre, s'occuper, méditer,
Aimer, haïr, oublier, rire ou bien pleurer
Mais n'être toujours qu'un avec soi et les autres.
Nous menons tous le même combat ordinaire,
Lutte incessante faite de peines et de souffrances,
Nous vivons tous ensemble, mais chacun a sa manière
De chercher le Bonheur et de fuir l'ignorance.
Mais la Haine complote dans l’ombre de l’Amour.
L'Homme n'a-t-il rien compris? Il est versatile,
Inconstant. Doit-il redécouvrir chaque jour
Le sens perdu de son existence pulsatile ? "

________

"Poète philosophe combien tu as raison
De t'interroger et de poser des questions.
Mais ne cherche pas à savoir pour expliquer,
Et ne cherche pas à comprendre pour juger,
Alors que tout est inlassable transition.

Crois tu qu'en sachant tout, rien n'est plus interdit?
Envie de découvrir, faculté de sentir,
Curiosité de faire naître et Peur de mourir
N’est-ce pas là suffisants pour toute une vie?
Souviens-toi maintenant la chaleur du soleil
Et demande toi: "Le seul sens de la vie,
N'est-il pas de jouir de cette simple merveille?
Être Sensible, manques tu jamais la compagnie
Des doutes de ta Raison, quand tu t'abandonnes
A la contemplation pour tromper ton ennui?
Rappelles toi les sourires et la musique
Qui font battre les larmes et pleurer les cœurs,
Suis tes Emotions et joui de leur don unique
De toucher à ton Dieu sans craindre sa fureur.
Tu es venu jusqu'ici pour rien avec ton mal-être,
Je n'ai rien à t'apprendre qui te sera utile,
Je n'ai rien pour toi, ni sagesse, ni maître
Qui perdraient tes pas dans une quête futile.
Tu te trompes si tu m'imagines pareille
A une flèche solitaire pointant le ciel.
Je n'ai nulle ambition mais sans relâche je veille
A apprécier ma place dans la roue éternelle."

________

"Ô mystérieuse simplicité d'une langue inconnue
Je ne comprends tes mots mais je reconnais ta voix
D'où vient cette mélodie mise à nue
Sinon de ce tout, tout au fond de moi?
ll me semble parfois t'entendre me murmurer
Un bien silencieux message...
Pareil à un lucide présage...

Est-ce toi à l'instant qui m'invite à danser
Avec le Feu, la foudre est ma seule lueur
L'orage est intime en compagnie de mes ombres.
Tu caresses le sein des nuages sombres
Lumineux drap de satin sur leurs blanches rondeurs.
Moi je brule et le Feu consume ma vie,
Et je transpire et je pleure l'Eau de la pluie
Les larmes du bonheur d'avoir les pieds sur Terre
Et la tête dans les étoiles qui joue un même Air."

Saturday, August 15, 2009

Sauver cette étoile, lettre ouverte à mon ami Maxime Blondeau

“Rather than love, than money, than faith, than fairness, give me truth”
Thoreau

« If a man hasn’t discovered something that he is ready to die for, then he is unfit to live »
Martin Luther King

Un de mes amis les plus chers, le distingué Meux pour ne pas le citer, alors qu’il m’hébergeait lors de mon dernier séjour en France, était obsédé par l’idée de sauver le monde. Non pas qu’il pensa que la tâche lui incomba, mais par certitude que nous vivons une époque prophétique où la venue d’un nouveau messie changerait le cours de l’Histoire.

« Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt »

Voilà plutôt ce que m’inspirent tous les prophètes sur la parole desquels se sont fondées les principales religions. Il me semble que ce n’est pas l’apparition d’un messie ni son message qui ont la capacité de bouleverser le cours des choses, de changer le paradigme dans lequel nous nous inscrivons en tant que sociétés ; c’est là une fausse conception qui est responsable de nombreux désordres tels que l’incompréhension générale du monde que l’on a crée et notre conséquente déresponsabilisation vis-à-vis de celui-ci. Toute époque a son lot d’hommes illuminés capables de montrer la voie. Prendre la route c’est prendre sa chance de les rencontrer. Que Jésus, Bouddha, Mohammad ou Bob Marley aient été écoutés et suivis ne signifie rien sinon que l’obscurantisme d’alors rendait plus séduisante l’idée d’Amour Universel et la possibilité de rédemption. Bien que je reste intimement convaincu de la beauté du monde d’aujourd’hui, le vingtième siècle nous a mené à une apothéose de l’absurde scientifiquement établie, et constitue l’un des fleurons de l’ignorance et du cynisme mis au service de l’avidité. Du point de vue donc de l’obscurantisme intellectuel dans lequel sombre notre civilisation, il ne me semble pas idiot de penser qu’un messie puisse faire son apparition et fasse se lever les foules au nom de vertus que l’on connait pourtant déjà : l’Amour bien sur, la compassion, la solidarité. Ce dont je doute c’est que ce messie change quoi que soit pour la masse des ignorants. Il s’est passé plus de dix-sept siècles entre le sacrifice de Jésus et l’apparition du mouvement humaniste, et encore quatre siècles jusqu’à aujourd’hui. Pour changer quoi ? Les guerres et les massacres sont toujours aussi nombreux, plus sanglants, plus généralisés, la peur de l’autre ne cessant de croître alors que nous prenons conscience qu’il y a de plus en plus d’autres. Les plus pauvres et démunis le sont toujours autant, ne sont pas plus en mesure de changer le cours de leur existence, et ne suscitent pas plus notre intérêt, sinon par un regain de pitié stérile très à la mode. C’est parce que nous n’avons jamais su organiser le monde selon un véritable humanisme que nous avons recours à l’humanitaire comme palliatif à cette grande défaillance. Il faut se rendre à l’évidence : l’humanisme et tant que fondement de notre civilisation avec les Droits de l’Homme comme charte est un échec. Non par manque de maturité des idées qu’elle véhicule ni par manque de conviction de ceux qui la défende, mais par l’inadaptation de la masse concernée ! Pourquoi trouvons-nous si simple et commun de juger un dictateur pour les exactions qu’il commet, et si impensable et injuste de nous juger, nous citoyens, pour les manquements de nos gouvernements démocratiques ? Et je ne vois en la corruption des dirigeants pas tant un frein à l’affirmation de la volonté des peuples qu’une excuse bienvenue à leur coupable déresponsabilisation. L’absurdité, la grossièreté que représente l’ONU, qui confie l’instauration de la paix aux fabricants d’armes, est un aveu de notre hypocrisie à tous, ou de notre ignorance. Laquelle est plus critiquable ? C’est à chacun de décider et d’apprécier l’ampleur de son mensonge au monde et à lui-même.

« L’être humain est son propre obstacle sur le chemin de la libération »
Pierre Rabhi

« Change yourself to change the world »
Proverbe Bouddhiste

Non, je suis convaincu qu’aucun messie ne changera le cours de l’Histoire ; pas plus hier qu’aujourd’hui ou demain, et pas tant que l’humain n’acceptera sa révolution spirituelle : celle qu’aucun autre que lui ne peut entreprendre et mener à bien. Or cette révolution personne ne peut la diriger, la guider, la mener puisqu’elle est par définition intime et personnelle. Elle ne supporte ni charte, ni leader, ni figure de proue. Il n’y a d’autre juge, ni d’autre accusé, que soit même dans ce tribunal dont la Vérité est le seul chef d’accusation. Le super intellect du mal nommé homo sapiens (l’homme sage) a engendré des outils surpuissants en termes de modification de l’être humain, de son environnement, de son mode de vie, et de la Vie même avec l’avènement récent des biotechnologies. Mais nous avons perdu le contrôle de ces outils que nous prenons désormais, par ignorance autant que par déresponsabilisation, pour les causes même de nos maux : la technologie nucléaire et la bombe atomique, l’argent et le capitalisme, les technologies de l’information utilisées à des fins de « flicage » de la population… j’en passe surement et des meilleurs ! Mais tout cela reste des outils que nous avons crée, et en tant qu’outils ils ne possèdent pas de volonté intrinsèque : ils ne servent que les desseins que nous leur réservons, et dans lesquels transparaissent immanquablement les faiblesses de l’être humain : son instinct de domination du Fort sur le Faible, son aveuglement du toujours Plus, sa peur du différent, son ignorance de l’évidence que tout est voué a changé et disparaître. Le capitalisme n’est pas plus responsable du viol de la planète qu’Einstein n’est responsable des drames d’Hiroshima et Nagasaki. Et nous ne sommes pas moins coupables de crime contre l’humanité aujourd’hui que les collaborateurs de la seconde guerre mondiale qui proclamaient n’avoir pas le choix. La bombe atomique a explosé parce qu’un camp avait les moyens de frapper bien plus fort que son adversaire et a succomber à la tentation. Le capitalisme fait de la planète et de l’humain une marchandise parce que l’humain entretien le mythe d’une croissance infinie et se force à y croire. Débarrassez l’humanité de sa volonté de puissance et rappelez lui que rien n’est éternel et rien de tout ça n’arrivera encore. Les superoutils ont besoin de superconscience pour sortir de l’usage infantile que nous en faisons. Tout le reste, la version officielle que l’on trouve dans les livres d’histoire des spécialistes, n’est que de la masturbation intellectuelle visant à explorer extensivement le hasard des conditions historiques qui ont permis aux évènements inéluctables de se produire, pour finalement justifier a postériori que l’humain a eu raison de succomber à ses faiblesses et à ses illusions. Aucun traité de non prolifération n’empêchera la bombe nucléaire de se propager ni d’exploser ; aucun accord de libre échange n’empêchera la protection par chacun de ses intérêts propres ; aucune règlementation ni loi n’incitera les hommes à se comporter de manière plus juste et responsable. Aucune charte des Droits de l’Homme n’empêchera massacre, guerres, et génocides sans l’éducation et l’élévation spirituelle des masses qui est son corollaire.
Je suis convaincu que la disparition de la violence, du viol, de l’instinct de prédation et de domination, que la prise de conscience de la nécessité de reprendre contact avec notre environnement, avec nos semblables… bref, que la mise en œuvre d’une humanisme universel (c'est-à-dire à l’égard des hommes comme faisant partie du Vivant) ne peut se réaliser que par une révolution spirituelle de chaque homme. Arrêter de juger les actes d’autrui selon la loi et se juger soi même selon un code moral et éthique strict et sans complaisance. Voilà ce qui me semble être un premier pas essentiel vers un nouvel ordre mondial plus humain et éloigné de celui que craignent les conspirationnistes et essaient d’instaurer nos dirigeants.

« L’unité, la solidarité, la convivialité du genre humain, l’Humanisme est ce que la conscience humaine a généré de plus beau et de plus élevé. Servir ces valeur c’est contribuer à leur transmission dans leur intégralité, sans les subordonner à nos instincts, à nos intérêts, à notre volonté de puissance ou de domination ni physique, ni psychique, ni morale. Ces valeurs sont le moyens le plus précieux que nous ayons pour construire un monde enfin apaisé, issu de la paix que nous aurons réalisé en nous-mêmes. Ces considérations ne peuvent être réduites à une leçon de morale. Je n’ai pas cette prétention. Plutôt que de proclamer des vérités interprétables de milles manières selon les convenances de chacun, je préfère nous inviter mutuellement à nous unir pour servir et promouvoir des valeurs simples telles que la bienveillance à l’égard de ceux qui nous entourent, une vie sobre pour que d’autres puissent vivre, la compassion, la solidarité, le respect et la sauvegarde de la Vie sous toutes ses formes. »
Pierre Rabhi, Manifeste pour la Terre et l’Humanisme.

Thursday, August 13, 2009

Le role de l'intellectuel dans la societe selon Vaclav Havel

"L'intellectuel doit constamment deranger, reveler la misere du monde, etre provocant par son independance, se rebeller contre tout ce qui est cache et mettre a jour les pressions et les manipulations, il doit etre par principe sceptique a ...l'egard des systemes... pour cette raison un intellectuel ne peut entrer dans un role qui pourrait lui etre assigne... et essentiellement il n'a sa place nul part: il se detache, irritant ou qu'il soit."

[Vaclav Havel]

Tuesday, August 4, 2009

A mesure que [la sagesse et] la philosophie font des progres, la sottise redouble ses efforts pour etablir l'empire des prejuges.

"De l'insignifiance du monde et le formatage des esprits.

Si l’école démocratique a bien fait monter le niveau scolaire, les médias ont su faire baisser le niveau d’analyse critique. La marchandisation du monde constitue la base structurelle de l’ensemble . On se trouve donc face à une montée de l’insignifiance du monde de par un triple formatage des esprits : D’abord celui des médias "libres" en Occident et celui des religions ailleurs. Pas tous les médias évidemment. Et les religions sont aussi subdivisées. Mais la tendance lourde est là. Et ce formatage se cache derrière le pluralisme. Nous avons le sentiment de choisir notre divertissement. Ce divertissement a très souvent pour trame principale la fuite des questions cruciales aujourd’hui posées à l’humanité. Ensuite celui de la séduction marchande et de ses frustrations chez les déshérités. Ici, il faut pointer l’envers de la médaille marchande qui se trouve dans la sphère productive. Il y a une combinaison du travail du négatif. A côté de la fatigue montante dû à l’intensification généralisée du travail aux fins de rentabilité du capital, y compris dans les secteurs non marchands, il faut noter, non pour le stigmatiser, "l’embourgeoisement" relatif d’une partie du peuple-classe. Une de ses formes apparaît avec le plaisir avéré pour l’installation dans le confort. Et cela n’affecte pas que la couche supérieure financièrement aisée du peuple-classe. On ne saurait pour comprendre le consentement au césarisme démocratique en cours porter uniquement le regard vers la petite-bourgeoisie indépendante (professions libérales aisées) et la petite-bourgeoisie salariée (les échelons de commandement supérieur du privé et du public) qui n’ont pas encore subi les effets de la crise, ni même leurs enfants (5). Au sein du bloc d’en-bas (les prolétaires à moins de 3000 euros par mois) cette disposition inscrite dans la chair comme habitus travaille à une relative passivité et à la désorientation.
La montée de l’insignifiance du monde mène aussi bien au vote Sarkozy qu’à l’abstention, en tout cas au désintérêt de la chose publique. Car il n’y a pas que la montée du religieux, notamment intégriste, à pointer du doigt en ce début de siècle. L’obscurantisme se généralise sur tous les fronts. Les cerveaux se ramollissent. Ils gardent leur efficacité pour l’intelligence technicienne, pour la rationalité instrumentale, celle qui vient qualifier la force de travail , celle qui ensuite vient confirmer la qualification comme compétence. Mais, comme citoyen, le désert de la pensée progresse sur deux fronts. Les esprits sont de plus en plus coincés entre l’intensification du travail (pour ceux et celles qui travaillent) et l’abrutissement médiatique délivré aussi bien pour le repos du "guerrier économique" que pour le chômeur oisif. A cela s’ajoute le journalisme à sensations qui déploie "le poids des mots et le choc des photos" . La censure existe toujours mais ce n’est pas elle qui formate les esprits à l’acceptation du monde tel qu’il va.
Jamais les raisons de se révolter n'ont été aussi fortes , jamais les pesanteurs confortables du repli familial et du divertissement médiatique n'ont été plus puissantes. La capacité d’endormissement des consciences par les grands appareils d’influences médiatiques est surprenante. Ils disposent il est vrai de gros budgets, d’experts en techniques de propagande et de désinformation.
L’idéologie médiatique fonctionne à flux tendu sur les deux registres les plus perturbateurs pour l’individu : d’une part la monstration de ce qui est beau et séduisant - stars ou objets marchands - assimilé à ce que possèdent les riches et qui suscite l’envie des déshérités et d’autre part la monstration de ce qui est laid, puant, terrorisant et qui insécurise le peuple tout comme les riches . L’esprit du "chacun pour soi" se marie bien avec l’esprit de consommation marchande lié au besoin de confort généralisé. Comme l’esprit de "lutte des places" s’intègre à merveille à l’esprit de la concurrence généralisée du crédo du libéralisme économique. Un tel ensemble génère au mieux un souci de conservation de son pré carré et une demande politique sécuritaire."

Christian DELARUE
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/sarkozysme-deconstruire-le-59756

Saturday, July 25, 2009

A propos de Democratie. About Democraty

Contrairement a ce que l'on pense la Democratie n'a jamais ete un projet de gouvernance du peuple au nom de ses interets. La democratie peut tres bien fonctionner, et fonctionne ainsi il me semble, avec une majorite des citoyens ayant abdique et decide d'etre gouverne par des elites, moyennant un relatif confort materiel, et une securite toute aussi relative.

Contrary to what we usually think the idea of Democraty was never to let the people rule in its own interest. Democraty does work when a majority of its citizens abdicate and decide to be ruled by the so called "elite" , in return for which they expect a relative material confort and security.